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L’opposition au projet du Vélodrome Arena connaît des formes et des intensités diverses. Toutes nécessaires, toutes complémentaires. La pétition, les recours en justice, les efforts constants et salutaires des groupes minoritaires au sein du conseil municipal de la Roche sur Foron, jusqu’à l’affichage aux fenêtres et balcons. 

Le 26 février , la désobéissance civile vient s’ajouter aux différentes formes que prend depuis près d’un an la lutte contre ce qu’il est convenu d’appeler la démesure du Département. 

Ce jour-là, sur le rond-point de l’avenue des Glières, une quinzaine de militants brandit une banderole floquée du message devenu le slogan de la contestation, « Non au Vélodrome Arena » . Si la fugacité de leur action ne semble pas refléter leur détermination à faire tomber ce projet, il se veut avant tout, le cri silencieux de toutes celles et ceux qui s’opposent à ce projet dépassé, coûteux et imposé. Le 18 mars, à Annecy, aux abords du Conseil Départemental, les militants remplacent une vingtaine d’affiches publicitaires par cette question au ton ironique, à l’attention de la population et des élus: “Le Département prêt à dépenser 62 millions d’argent public pour un Vélodrome Aréna. Est-ce vraiment la priorité?”. D’autant plus que ce budget semble bien inférieur à la réalité.

Actions faisant revêtir à M. Ducimetière le costume de Cassandre. On est loin des craintes pointant le danger de troubles à l’ordre public que représentent les collectifs de désobéissants. 

Ce n’est pas le lieu ici, de retracer la longue histoire de la désobéissance civile. Martin Luther King et Gandhi, ses plus illustres représentants, Socrate et Antigone ses plus discrets parangons ont montré sa nécessaire présence au sein d’une démocratie vivante et solide. 

Ajoutons seulement que la désobéissance pratiquée par les militants s’inscrit dans les codes de la civilité, dont le terme le plus abouti est la non violence. 

Ici comme ailleurs, les militants considèrent que le projet de Vélodrome Arena ne répond à aucune nécessité impérieuse, et s’inscrit en faux face à l’urgence climatique. Les actions des citoyens désobéissants portent en leur cœur le projet d’une société plus juste politiquement, plus équitable socialement. 

Si les élections et les mandats des élus sont la face institutionnelle de notre démocratie, la désobéissance civile est sa manifestation transgressive, légitime et vivifiante. 

Les deux, quoique opposées n’en sont pas moins complémentaires.

RN