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Le jeudi 8 février, nous avons été des centaines à nous lever de bonne humeur ; à se réjouir autour d’un café, d’une clope, en réveillant nos enfants, en nous préparant pour le boulot, et même au milieu des bouchons !

Il y avait dans l’air comme une joie sereine qu’on savait fugace, alors on en profitait.

Le jeudi 8 février, nous avons été des centaines (des milliers ?) à devoir lire la presse locale, l’écouter, se remémorer la veille, pour réaliser ce que nous avions accompli.

Ensemble, nous avions bel et bien poussé à l’abandon du projet du Vélodrome Aréna.

Alors Merci !

Aucune victoire n’est le fait d’un seul individu ! Et celle du 7 février encore moins qu’aucune autre.

Merci car, pendant 18 mois, nous avons œuvré ensemble.

Merci car, pendant 18 mois, la noble politique populaire des rues, des cafés, des réunions d’associations, des réunions de familles s’est emparé puissamment de notre territoire.

Une foule d’initiatives collectives a essaimé tel un printemps démocratique et populaire ! Nos adversaires nous imaginaient « mouche du coche » ébaudis par leur communication et leur promesses. Nous avons été abeilles travailleuses, alertant ici dans les cadres associatifs, informant là le plus grand nombre possible de ce que mijotait négligemment le Département, ignorant de l’ébullition contestataire et joyeuse qu’il allait connaître !

C’est beau ce qui se passe quand la hiérarchie institutionnelle titube. Vous avez toutes et tous été les artisans de petites choses, mais qui furent loin d’être insignifiantes !

Alors Merci !

Merci à vous Elisabeth, Pascal, Fabienne, Léa, Jean-Marcel, Jean-Pierre, Marine, Alban, Frédéric, Michèle et Claude, Alberto, Josée, Pascale, Céline, Michel, Pierre, Magalie, Stéphane, Benoît, Laura, Nicolas, Adrien, Josée, Anne, Laurent, Géraldine, Christine, Constance, Danièle, Elise, Thierry, Virna, Olivier, Jérémie, Rémy, Amandine, Martine, Jacqueline, René, Yannick et tant d’autres encore.

Merci aux associations qui sont venues nous apporter leur expérience et leur soutien : FNE 74, l’ACPAT, Les Amis de la Terre, l’AERE, ANV, NATENV, FNE AURA, Nos impôts en Haute-Savoie…

Merci d’avoir accroché des pancartes multicolores à vos balcons comme pour annoncer la venue prochaine d’un printemps démocratique et populaire. Merci de les avoir confectionnés en catimini. Merci d’avoir pris la parole silencieusement quand des élus trouvent leur force dans notre mutisme.

Merci d’avoir pris le micro devant Rochexpo et son parterre d’élus ! Devant le Conseil départemental ! Sous le balcon de la Mairie ! Chacun se souviendra qu’à chaque rassemblement il faisait froid ou il pleuvait ! Sans doute les élus auraient dû y voir le signe annonciateur d’un déluge démocratique.

Merci encore d’avoir tracté aux aurores dans toutes les gares de la région, avant d’entamer votre journée de travail, ici dans un service de maternité, là enfilant votre tunique de cuisinier, là encore ouvrant votre boutique de prêt à porter, ou bien accompagnant vos enfants à l’école. Et encore des retraités soucieux de se maintenir actifs pour le bien commun, elles et eux que l’on dénomme trop souvent maladroitement de passifs. Des parents, qui, définitivement tiennent à raconter plus tard à leurs jeunes enfants, « j’y étais, on l’a fait, n’oublie pas : tout se bâtit avec les autres et pour chacun. »

Merci enfin d’avoir manifesté votre joie de se retrouver, de crier ensemble, de chanter ensemble, d’avoir œuvré à ce que l’on soit ensemble quand nos adversaires ne sont puissants que de nos isolements. Merci même d’avoir désobéi, dans la bonne humeur.

Vous avez été des dizaines, des centaines à vous mobiliser, à répondre présents. A vous animer et à faire battre le cœur démocratique du territoire. Rien de grand et de nécessaire pour chacun ne se réalise sans le concours des invisibles agissants.

Si nous avons été ces invisibles agissants, notre victoire nous a rendus aveuglants aux yeux de nos élus.

Merci au groupe d’animation de l’association « Non Au Vélodrome Arena », d’avoir été des plus pugnaces. Qu’on s’imagine les heures passées, quotidiennes, parfois tardives à lire les documents officiels, à éplucher les textes de loi, surligner ici, relire et relire encore là, parce que la fatigue altérait la compréhension de la première lecture. Son réseau a été des plus précieux, et ce fut sans relâche que l’association contactait ici, téléphonait là, qui pour nous informer, qui pour confirmer ce que nos adversaires cherchaient à nous cacher.

Ici nulle hiérarchie. Ne reprenons pas à notre compte ce qu’on dénonce chez nos adversaires. Chacun agit selon ses besoins, selon ses capacités, selon ses affects. Il y a néanmoins des gestes d’importances variables, quelques fois anodins comme de tenter de remercier chacun avec la même sincérité, jusqu’à des plus déterminants comme celui de dire « Non » lors d’un Conseil municipal.

Mais n’oublions pas que le geste le plus déterminant ne peut jaillir sans l’immense variété des gestes que chacun de nous a accomplis, et qui, sans nul doute, si l ‘un d’eux avaient manqué, on se serait sans doute regardé, ce soir du 7 février, désolés.

NAVA fut plus que nous mêmes. Nous avons été davantage que NAVA. Nous avons agi ensemble. Les esprits chagrins feignent encore de nous regarder de haut. Aujourd’hui, nous les regardons droit dans les yeux, conscients dès à présent, que notre force collective ne demande qu’à se mettre au service d’une adhésion à un projet commun à bâtir.

Rien ne doit plus se faire sans nous.

Merci

RN

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