Freud s’amuserait sûrement beaucoup à analyser les diatribes de Martial Saddier. N’y verrait-il pas, aussi clairement que moi, une tentative consciente de dissimuler un complexe d’infériorité en cherchant à prouver avec constance sa toute puissance. Écoutons simplement ses propos : Mon Arena sera la plus grosse d’Europe occidentale, j’ai fait le CHAL, j’ai construit des ponts, j’ai mis en place des échangeurs… Toujours plus gros, toujours mieux que les autres, et surtout cet auto-centrisme débridé : tout cela existe grâce à Moi.
Monsieur « Moi Je » m’inspire de la pitié. Son mépris, non dissimulé, envers toute personne s’opposant à ses projets est pathétique. « Ils ne comprennent rien », « ils mentent », « ils veulent s’en prendre à moi ». Freud là aussi a très bien décrit ces syndromes de persécution et de paranoïa.
Son égo démesuré lui fait perdre pied. Non M. Saddier, tout ne tourne pas autour de votre nombril. Relisez Copernic ou Galilée. Vous êtes un agent territorial et vous ne faites que le travail pour lequel les contribuables vous paient. Le chantage aux subventions, les propos misogynes ou les abus de pouvoir ne font pas partie de vos attributions.
Avons-nous honte de ce que vous donnez à voir en qualité de Président du Département ? Oui. Vous n’avez nul scrupule de vos manigances. Votre ambition personnelle est le seul moteur de ce projet démesuré. Vous tournez en boucle sur votre Vélodrome Arena. Vous rêvez pour vous même de gloire, d’une médaille d’or, mais ce bloc de béton va vous couler.
Vos mensonges éhontés sur le prix de construction, passé de 50M d’€ à 93M d’€, votre tentative de morceler le projet, votre volonté de dissimuler le prix des parkings qui s’élève pourtant à 44M d’€, vos achats de terrains à des prix exorbitants, vos aménagements autoroutiers (indispensables !) qui se chiffreront en dizaines de millions d’euros supplémentaires, m’amènent une seule question : avez-vous perdu pied avec la réalité ? En psychologie analytique vous êtes dans « l’illusion de contrôle ». Pour les contribuables haut-savoyards, la note finale de plus de 200M d’€ ne sera pas une illusion.
Vous souhaitez nous faire rêver avec vos fantasmes de grandeur mais votre argumentation hors-sol, souvent vociférée pour faire taire toute contestation, est inversement proportionnelle à l’isolement dans lequel vous vous enfermez. L’intelligence collective est en mouvement. La population commence à comprendre et gronde, la contestation croît et se répand, les élus doutent et s’opposent, les associations s’organisent pour lever le voile sur cette opacité délibérée.
Vous avez une tactique claire : passer en force. Mais votre seule force devrait être l’appui conscient de vos « administrés ». Peut-être associez vous un concept de soumission à ce terme. Un droit légitimé de toute puissance. Là encore les psychologues savent qualifier ce type de dérive : la mégalomanie, ce désir immodéré de puissance.
Alors nous, vos administrés, prenons le temps de vous le dire : Nous ne voulons pas de grandiose ou de colossal. Nous ne voulons pas d’un Vélodrome Arena. Tout simplement. Nous l’exprimons fortement. Et cette opinion n’est pas politicienne. Que le projet soit porté par Pierre, Paul ou Martial, nous ne voulons pas de ce projet.
Nous souhaitons un Département qui tienne compte de la réalité sociale, économique et écologique actuelle. Un département et des élus qui se mettent à l’écoute de la population, de ses besoins essentiels. Un président du conseil départemental qui ne parlerait pas avec mépris de « la goutte d’eau » que représentent 200 M d’€ .
Quand on regarde la paupérisation grandissante, les restrictions budgétaires des communes, la souffrance des agents de l’état et des collectivités territoriales (que dire des diminutions d’effectifs dans nos services publics !), nous ne pouvons comprendre et accepter que la « goutte d’eau» de 200M d’€ soit dépensée pour une infrastructure qui ne répond à aucun besoin essentiel de la population. Cette déraison budgétaire va générer et aggraver l’artificialisation de nos sols, accroître nos soucis croissants de circulation, et de facto, mais vous en souciez-vous, entraîner des pics de pollution dans cette région de l’Arve déjà bien sinistrée. Là où vos « administrés » attendraient des projets plus responsables, des projets inclusifs qui font « société ».
Tel le petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l’ambition d’un César, les haut-savoyards ne vous laisseront pas dilapider l’argent public qui n’est autre que notre contribution financière à un destin commun. Souhaiter en avoir une plus grande que les autres (je parle ici de l’Arena ) n’est finalement que la manifestation d’un syndrome d’hubris que la science psychanalytique synthétise comme un trouble de démesure et d’orgueil.
MLM
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